Pour TIME Magazine
La Chine s’attaque au Mékong. Le gouvernement chinois a décidé de transformer le fleuve à la fois en une autoroute pour le commerce régional et en une source d’énergie électrique.
Huaneng Group, la plus grande société hydroélectrique chinoise, dirigée par le fils de l’ancien premier ministre Li Peng, a huit barrages en projet sur le fleuve.
Deux ont déjà été terminés sans qu’aucune étude sur l’impact environnemental n’ait été réalisée.
Le géant de Xiaowan, 4200 megawatt, est le plus grand barrage chinois après celui des Trois Gorges.
Plus loin sur le fleuve, les habitants de la Thaïlande, du Laos, ou encore du Cambodge sont déjà privés de crue, de limon, de poisson et de riz…
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Huaneng Group, la plus grande société hydroélectrique chinoise, dirigée par le fils de l’ancien premier ministre Li Peng, a huit barrages en projet sur le fleuve. Aucune étude sur l’impact environnemental n’a été réalisée. Huaneng Group ne rend public ses plans que quelques mois avant de casser la montagne.
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Wang Zhengjun est un paysan Yi, une minorité de la province du Yunan. Il habitait dans la vallée. Il a été exproprié. Il n’a plus de terre et n’a pas touché l’indemnité promise. Obligé de travailler à la construction du barrage, il gagne deux euros par jour. Paysans expropriés privés de terre et condamnés à être exploités, ou encore prisonniers de camp de travail, une armée de 10 000 ouvriers peine à bâtir le barrage de Xiaowan.
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En Thaïlande, le fleuve n’est pas encore assez profond pour permettre aux bateaux de poursuivre leur route plus au sud. Mais les chinois tentent de convaincre les autorités Thailandaises de dynamiter les fonds afin d’ouvrir une route pour leurs cargos vers le Laos…
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2 000 kilomètres plus loin sur le fleuve, au Cambodge, les eaux du Mekong ne sont plus en crue. 90 % des habitants du bassin du fleuve dépendent du Mekong pour nourrir la terre de leur champs, mais 35 % des limons nécessaire à la fertilisation seront retenus par le barrage. 70 % des proteines de l’alimentation cambodgienne proviennent du poisson.
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La famille de Bun Neang pêche depuis des générations sur le lac Tonle Sap. Il y a 20 ans, son père pêchait 30 kg de poisson par jour. Parfois il parvenait même à pêcher un poisson-chat dont le poids pouvait peser celui d’un tigre. Aujourd’hui lorsqu’il jette ses filets, il n’espère pas ramener plus que des poissons de la taille d’une sardine.
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La terre de Sun Nun devrait être sous les eaux mais le fleuve n’a pas inondé ses terres cette année. Du coup elle n’a pas de riz. Elle a été obligée d’en acheter pour pouvoir nourrir ses deux enfants.
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En Birmanie les fonds du fleuve ont été dynamité pour ouvrir la route aux cargos chinois. Sédiments bloqués, courants déréglés…l’écosystème ravagé ne permet plus les migrations et la ponte des poissons. Les réserves de pêche ont déjà décliné de moitié.
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La récolte de Tri Srient est si mauvaise cette année qu’elle n’a rien gagné. Sa fille de six mois est malade. Elle n’a pas d’argent pour l’emmener chez le médecin. Elle est obligée d’emprunter pour payer des médicaments.
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In 2001, Chinese crews, blasted and dredged a stretch of the river running from Burma and Laos to Thailand, clearing away islands, reefs and rapids that once blocked the passage of ships. Yet Chinese dams, along with engineering projects to make the river navigable by larger vessels, have begun to ravage the river’s ecology.
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Le commerce chinois est si « amical » que les autorité de Chiang Saen construisent un nouveau port de 63 millions de containers, remplaçant le port actuel vieux seulement de trois ans.
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Pour quelques euros, des ouvriers, payés « au sac transporté » chargent et déchargent à longueur de journée les cargos chinois.
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Aujourd’hui les ouvriers de tous les pays frontaliers affluent sur les quais du port à la recherche d’un travail.
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Depuis, le paisible port Thaïlandais de Chiang Saen ne désemplit plus de cargos chinois déversant leur biens.
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Au Laos, Monsieur Ting s’est acheté un supermarché. Il investit 18 millions de dollars pour batir le « China Business and Goods City », le premier centre commercial de la capitale. La Chine est le principal investisseur au Laos. Les routes, le plus grand parc de la ville, le centre culturel national ont été construits avec des fonds de Pekin. Plus de 3000 ouvriers sont par ailleurs en train de construire le stade national au Laos, figure de proue de l’organisation des jeux du sud-est asiatique en 2009.
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Le marché chinois de Vientiane croule déjà sous les copies.