L'oeil public

SAMUEL BOLLENDORFF par AGNES DE GOUVION ST CYR

Inspecteur général pour la photographie au ministère de la culture.

Samuel Bollendorff, né en 1974, appartient à cette génération de photographes qui s’est exercée au cours de leur formation à manier la forme et le fond. A l’école Louis Lumière il a fait ses gammes au regard de la technique et de la pratique photographiques; de ses études d’histoire de l’art, il a gardé ce souci de l’observation, quant à son passage à l’école des Beaux Arts de Paris, il lui a appris à réfléchir à la mise en forme de ses réalisations.

Très vite la presse lui a confié de lourds et longs sujets de réflexion, la police, la prison, l’hôpital ou l’école – qu’il élabore en s’interrogeant sur la place des individus dans les services publics, notamment sur l’espace de liberté qui leur est laissé.

Ceci le conduit rapidement à donner la parole à ses interlocuteurs au travers de films documentaires qu’il consacre au service de gériatrie des hôpitaux ou à la vie quotidienne dans deux cités de la vie parisienne.

S’il produit les images, il est soucieux par ailleurs d’intégrer dans son travail non pas seulement les légendes qui peuvent les expliciter, mais aussi, en gage de vérité, les propos-mêmes de ses modèles. Peu à peu, il questionne la forme que doivent prendre ces textes qu’il s’agisse de les intégrer dans des publications ou dans l’accrochage de ses expositions.

On reconnaît dans son travail un profond souci de privilégier une forme narrative qui donne un relief particulier, une montée en puissance, à chacun des chapitres de ses projets, mais aussi une recherche toujours juste visant à rythmer les images et les textes.

Pour répondre à la commande du Ministère de la culture et de la communication et de Visa pour l’image, il s’est longuement documenté sur les oubliés de la croissance économique chinoise, puis a choisi de construire son propos autour de trois notions fondamentales : le déracinement physique et culturel, l’enfermement, l’asservissement moral et physique. En Chine, les paysans déplacés, chassés des rares terres qu’ils cultivent, et forcés d’abandonner leurs traditions, leurs terres et leur passé, sont contraints d’envoyer leurs enfants travailler dans des conditions quasi inhumaines et dangereuses, soit à la mine pour les garçons, soit dans les usines pour les filles où ils perdront au mieux tout espoir, au pire la vie.

Pour évoquer cette douloureuse épopée, Samuel Bollendorff réalise des images très soignées, particulièrement contrôlées quant à l’attitude, le mouvement et la lumière, comme des plans-séquences qui explicitent à la fois le contexte et la tension psychologique, et ce n’est pas sans raison qu’il est rapidement devenu l’un des réels talents de ce courant photographique dénommé le nouveau documentaire.

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